Le processus d’assainissement et de reconversion du berceau de la première pile atomique française a commencé en… 1995. La fin du chantier, qui connaît son lot d’imprévus chaque année — dont un départ de feu en novembre —, est désormais attendue dans… une trentaine d’années.

Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Le processus d'assainissement et de démantèlement des installation nucléaires concerne notamment des « boîtes à gants » comme celles-ci. CEA/S. Renard

Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Le processus d'assainissement et de démantèlement des installation nucléaires concerne notamment des « boîtes à gants » comme celles-ci. CEA/S. Renard

C’est un chantier plus que pharaonique qui a fêté ses 30 ans cette année. Le processus d’assainissement et de démantèlement des installations nucléaires encore présentes sur le site du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) a commencé en 1995. Et plus les travaux avancent, plus leur date de fin s’éloigne. Celle-ci devrait intervenir dans, au moins, une trentaine d’années. Extrêmement sensible, ce chantier a été marqué fin novembre par un départ de feu au cours duquel un employé a été légèrement blessé dans un laboratoire.

« Cet endroit est spécial car il se trouve dans une zone très urbanisée et, historiquement, il est la première implantation du CEA en France », rappelle Fabien Morel, directeur délégué à la sûreté-sécurité du site. Après le nucléaire pur, ses activités ont été réorientées vers la recherche scientifique et médicale à la fin des années 1990. Aujourd’hui, il regroupe quelque 700 personnels à l’œuvre dans les domaines de l’imagerie, des nouvelles thérapies, de la radiobiologie, la toxicologie, l’infectiologie et de la génomique. C’est ici qu’a été développé le test diagnostic sur le prion et qu’ont été construits des laboratoires dédiés aux maladies infectieuses et neurodégénératives. Mais pour en arriver là, il fallait faire de la place.