Angoulême prépare «Le Grand off*» pour remplacer le festival annulé fin janvier

Dans les salons Tranchade de la mairie d’Angoulême, le maire de la ville Xavier Bonnefont a organisé une conférence de presse pour lancer l’initiative du «Grand Off*» qui va se dérouler du 29 janvier au 1er février 2026. © Capture d'écran

Un mois seulement après l’annulation officielle du festival d’Angoulême 2026 les forces vives de la ville contre-attaquent. «Cette annonce a été une grande déflagration pour nous tous à Angoulême» a lancé en guise d’introduction le maire de la ville Xavier Bonnefont, ce matin dans les salons de la mairie lors d’une conférence de presse.

«En BD, cette déflagration est souvent accompagnée d’une onomatopée comme «Bang!», a-t-il poursuivi. Nous allons profiter de ce grand bang retentissant pour faire naître un nouvel événement faisant appel à toute la créativité des passionnés de BD. Ce grand moment de refondation de co-construction et de partage a été baptisé «Le Grand off*». Ce programme aura lieu du 29 janvier au 1er février 2026 dans notre ville et nous invitons la France entière à y participer.»

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Librairies indépendantes

Concrètement, cet événement unique, gratuit et en accès libre, organisé par les auteurs, les autrices, les pouvoirs publics ainsi que par les collectivités locales a reçu 113 projets déposés en un mois. Cinquante projets vont voir le jour. Parmi eux, des expositions telles que celle consacrée à Benjamin Rabier proposée au Vaisseau Moebius jusqu’en juin prochain. Les librairies indépendantes de la ville se sont mobilisées autour de la librairie Cosmopolite pour accueillir des auteurs et autrices en dédicaces et pour des masterclass.

Olivier Balez, auteur de BD vivant depuis dix ans à Angoulême, a annoncé la sortie d’un bloc de timbres à l’effigie de la BD le 29 janvier ainsi que le projet d’une statue dédiée à l’auteur américain Will Eisner et au mangaka Osamu Tezuka si les Japonais donnent leur accord. Sans oublier l’exposition liée à la bande dessinée Vous n’aurez pas les enfants (Glénat), distinguée par le prix de la BD chrétienne.

Une quinzaine d’espaces seront mis à disposition par la ville pour accueillir les festivités entre soirées, dédicaces, tables rondes ou ciné-concerts. L’Espace Franquin, le Musée du papier, la Cité de la BD, le site Magelis ou le théâtre municipal figurent parmi les lieux sélectionnés. «L’énergie qui a présidé à l’élaboration de ce Grand Off* avec un petit astérisque nous a vraiment surpris, a expliqué l’une des personnes en charge du comité artistique d’Angoulême. Tous les auteurs et les autrices seront rémunérés. Le Grand off* fait avancer les choses dans la bonne direction et les initiatives sont venues de toute la France. Ça fait chaud au cœur.» 

Côté finances, les pouvoirs publics participent à l’événement à hauteur de près d’1 million d’euros pour 1,25 million de projets cumulés. Les actions scolaires liées à la BD seront soutenues avec une enveloppe de 285 000 €, dont 229 000 € de financement public. Concernant le manque à gagner pour les commerces locaux pénalisés par l’annulation, un dispositif de soutien de 500 000 euros a été voté.