ENQUÊTE - Les familles parisiennes reçoivent chaque mois près de 500 adolescents dans des lieux prestigieux. Que recherchent aujourd’hui les parents et leurs enfants dans ces soirées où l’entre-soi est ouvertement cultivé ?
Au rythme de What A Feeling, ses chaussures rock’n’rollent le parquet mosaïque du Salon Hoche. Cyril* enserre la silhouette gracile d’Éléonore* avant de la déployer d’un air enjoué sur la piste de danse. La longue robe de sirène émeraude tournoie, et Cyril ne peut s’empêcher de jeter un regard concupiscent sur le dos nu d’Éléonore. La seconde d’après il s’emmêle les pinceaux, se trompe de sens, lui tord le bras, s’excuse. Elle rit aux éclats, les passes s’enchaînent, quand soudain un autre couple endiablé les carambole. Éléonore et Cyril vacillent, et rient de plus belle. Sous la vidéo, une mère de famille commente. «C’est amusant, depuis 30 ans, ils dansent toujours de la même façon, comme leurs parents à leur âge…»
La tradition des rallyes mondains, rite de passage de l’enfance à l’âge adulte, est aujourd’hui presque centenaire. Ces soirées, où règne un entre-soi assumé, séduisent de plus en plus de parents : face à une «peur du déclassement» et au «marasme actuel», ces derniers y voient l’assurance que leurs enfants sont «entre de bonnes mains». Pourtant, par-delà ce vernis d’immuabilité, il suffit de gratter un peu pour découvrir que certains rallyes de l’Ouest parisien ne sont plus tout à fait les mêmes.
«Être dans les bons tuyaux»
La liste d’attente est parfois longue

il y a 1 day
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