CAN 2025 : entre opportunisme et « fierté », Luca Zidane, l’invité de dernière minute avec l’Algérie

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Le gardien de but et fils de Zinédine Zidane a répondu favorablement à la sélection algérienne après avoir joué pour la France plus jeune. Il pourrait être titulaire à la CAN.

Zidane avec le maillot des Fennecs, de nombreux Franco-Algériens en ont rêvé, Luca en a fait une réalité. En octobre dernier, vingt-sept ans après les deux coups de tête de Zinédine face au Brésil qui ont hissé la France sur le toit du monde, son fils cadet, né un mois avant le Mondial 1998, a honoré sa première sélection avec l’Algérie. Une présence inattendue pour celui qui avait, plus jeune, brillé avec les Bleus.

Avant de pousser les portes du monde professionnel, Luca Zidane était un footballeur prometteur, comme le laissait espérer son patronyme. Mais pas dans un rôle de numéro 10 comme « Zizou ». « Avec mon père, mon grand frère Enzo, on jouait à la maison, racontait-il à L’Équipe  en 2019. Et comme j’étais le plus petit des trois, que je n’avais pas trop mon mot à dire, j’étais souvent gardien. J’aimais jouer dans le champ mais Enzo m’a installé dans le but. On écoute toujours le plus grand ! Pour me fixer, ils me disaient que j’étais pas mal… J’ai accroché. »

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Champion d’Europe U17 avec la France

Les Bleus ont accroché, eux aussi. Avec les moins de 17 ans, il a été le dernier rempart d’une équipe sacrée championne d’Europe en 2015 (victoire contre l’Allemagne en finale, 4-1). D’autres matchs en U18, U19 et U20 ont suivi. Puis Luca Zidane, formé au Real Madrid, a disparu des radars. Après deux petites apparitions avec la grande équipe merengue, à côté de Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et Raphaël Varane, le natif de Marseille a pris son envol. Et entamé une carrière plus discrète.

Le Racing Santander, le Rayo Vallecano, Eibar… Celui qui a « Zinédine » pour deuxième prénom a écumé la deuxième division espagnole (146 matchs). La grande équipe de France ? Elle est loin, très loin. L’Algérie, qui n’ignore pas les racines de la famille Zidane, est restée en embuscade. Jusqu’au 19 septembre dernier, lorsque la Fifa a acté son changement de nationalité sportive. Deux semaines plus tard, la convocation tombait.

« Content d’être ici en Algérie », Luca Zidane a brandi sa « fierté » de représenter un pays que son père (dont les deux parents sont Algériens) disait avoir « dans (son) cœur » en 2010, et qui a toujours parlé avec bienveillance de cette double culture. Même triple pour ses enfants. « J’aime l’Espagne mais je me sens français. Je suis en Espagne depuis mes 3 ans mais mes habitudes sont françaises. Dans la famille, on se sent français », expliquait Luca au Journal du dimanche en 2019.

Difficile néanmoins d’éluder l’opportunité sportive qui se présentait pour le gardien de 27 ans qu’il est devenu. Il n’est d’ailleurs ni le premier, ni le dernier à la saisir dans ce type de contexte. Les Fennecs étaient alors en bonne voie pour se qualifier à la Coupe du monde 2026, ce qu’ils ont fait.

L’Algérie vise le titre à la CAN

La Gazette du Fennec, site web dédié à la couverture de l’équipe nationale, regrettait « une démarche qui intervient alors que le gros du boulot a été fait par d’autres joueurs », soulignant un « timing qui sonne un peu “carriériste” (pour ne pas utiliser un autre terme) ». La sélection, huitième-de-finaliste du Mondial 2014, championne d’Afrique en 2019, prétendra au titre lors de la CAN (21 décembre - 18 janvier) qui débute au Maroc.

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Reste à savoir le rôle attribué au gardien de Grenade (19e en D2 espagnole). L’Algérie cherche un héritier à la légende Raïs M’Bolhi (96 sélections). Alexis Guendouz, qui semblait tenir la corde pour être titulaire, est forfait sur blessure. « Ma décision sera prise deux ou trois jours avant le match » contre le Soudan mercredi (16 h), a annoncé le sélectionneur, Vladimir Petkovic.

« Nous avons trois gardiens (Zidane, Oussama Benbot et Anthony Mandrea) aux profils très différents et, à ce stade, chacun peut prétendre au statut de titulaire », a-t-il ajouté. Quant au nom derrière le maillot, le mystère demeure. En club, Luca Zidane a toujours fait floquer son prénom, comme son grand frère Enzo, pour se distancier de Zizou. « On admire notre père, disait le gardien de but en 2019. On sait qu’il a été incroyable comme joueur. C’est notre idole. Mais on veut essayer de faire chacun notre carrière tout est restant très fier de notre nom. Je veux réussir pour moi, grâce à moi, et pas parce que je suis le fils de. »

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