Journée importante pour la commission d'enquête sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public. Ce jeudi défilaient les cadres de France Télévisions, de France Inter ainsi que les deux journalistes politiques à l'origine de la polémique ayant donné naissance à cette commission.

18:58

Merci d'avoir suivi ce direct !

Débutée à 9 heures du matin, la journée marathon de la commission d'enquête sur l'audiovisuel public prend fin après quatre auditions très attendues et globalement sous tension. Nous clôturons ce direct et nous vous remercions de l'avoir suivi. Bonne soirée !

18:52

Suivront  Rachida Dati, Léa Salamé, Nagui…

S’interrompant durant les vacances de Noël, les auditions reprendront début janvier et pour plusieurs semaines. Sont notamment attendus la ministre de la Culture, Rachida Dati, de grands producteurs de télévision comme Pierre-Antoine Capton ou Nagui, mais aussi des journalistes, de Léa Salamé à Elise Lucet, en passant par Nathalie Saint-Cricq. Le rapport final de la commission d’enquête doit être remis d’ici avril prochain.  

Léa Salamé Photo LP / Fred Dugit

18:45

« Je continue à aller dans les cafés »

Réinterrogé sur le terme « d'espionnage » utilisé par Thomas Legrand pour évoquer ses deux conversations privées rendues publiques, le journaliste est revenu une dernière fois sur le sujet. « On m'a expliqué depuis cette affaire qu'il fallait que je converse uniquement sur messageries cryptées. Que j'aie des téléphones surnuméraires, que je fasse attention à ce que je dise. Je ne suis pas parano mais ge ferai un peu plus attention. Je continue à aller dans les cafés.  J'espère qu'on pourra continuer à parler politique, prendre un café avec M. Alloncle (le rapporteur UDR de la commission) et s'écharper tranquillement. Si on devait être espionné pour ça, ça m'inquiéterait. »

18:34

Le « malaise » de certains députés

Beaucoup d'élus de gauche s'étonnent de la tournure des débats. « Nous avons passé plus de quatre heures sur un bout de phrase tronquée sortie d'un enregistrement d'une conversation privée qui n'avait pas lieu d'être », soupire Ayda Hadizadeh députée (PS). « Aujourd'hui, il s'agit d'une forme de procès. Ce n'est pas l'exercice auquel devrait se prêter la commission d'enquête, complète Jérémie Iordanoff, élu écologiste. Vous mettez une pression sur un journaliste et en fait sur l'ensemble des journalistes. »

Emmanuel Maurel (Gauche démocrate) parle de « malaise » et d’une commission qui « verse dans le glauque ». Estimant qu’il est donné une gravité démesurée à des vidéos volées, il est rejoint par sa collègue Sophie Taillé-Polian. « On assiste à un procès politique avec un rapporteur qui sort totalement de ses missions », tacle à son tour la députée, qui ajoute : « Ce à quoi nous assistons, je ne pouvais pas l’imaginer ».

18:02

Thomas Legrand « remercie » François Morel : une « outrance manifeste »

Interrogé sur la récente chronique de François Morel sur France Inter qui a balancé quelques noms d'oiseaux - « une insulte », insiste le rapporteur de la commission - en direction du journaliste ayant sorti le fameux enregistrement mettant en cause Thomas Legrand, ce dernier le « remercie » pour son texte à prendre « au deuxième, troisième degré ». 

« Je m'attendais pas forcément à ce que vous condamniez ses propos mais de la à remercier d'avoir traité un confrère de fils de pute et d'enculé, ça me parait être une outrance manifeste », répond Charles Alloncle, député UDR et rapporteur.

17:51

« Ma femme a été menacée de mort », révèle Thomas Legrand

Thomas Legrand évoque « des attaques contre (sa) famille ». « Ma femme a dû porter plainte parce qu'elle a été menacée de mort », révèle le journaliste. La compagne du journaliste, à la tête d'une association Transonore luttant « contre les fake news », a fait l'objet d'accusations après avoir touché des subventions publiques. « Quand il s'agit de cette question, j'avoue que j'ai un peu de mal à rester calme », souffle le journaliste.

17:46

« Non, je ne regrette pas ces propos »

Le rapporteur insiste et répète sa question. Le journaliste regrette-t-il les propos tenus sur Rachida Dati ? « Vous voulez que je fasse une autocritique à la soviétique ? Non, je ne regrette pas d'avoir prononcé ces propos. La seule chose que je regrette, c'est qu'ils aient été filmés et montés. »

17:37

« Quelqu'un nous a enregistrés »

Sur ce fameux café, mardi, entre Thomas Legrand et son ancienne patronne Laurence Bloch, et dont des bribes ont été rendues publiques par Europe 1, « quelqu'un nous a enregistrés », accuse le premier. « On arrive à un point de gravité qui, me semble-t-il, dans l'histoire du journalisme d'après-guerre, n'avait jamais été atteint ». De « l'espionnage », embraye Thomas Legrand.

17:31

« Vous niez la teneur de ces échanges avec Laurence Bloch ? »

« Est-ce que vous convenez a minima d'une maladresse ? » demande le rapporteur à Thomas Legrand, faisant allusion à une discussion privée mardi entre Legrand et son ancienne patronne, Laurence Bloch, qui lui conseillait de reconnaître une maladresse. Conversation en partie dévoilée sur Europe 1.

« Ce serait quand même dramatique que les journalistes ne peuvent plus aller dans des cafés sans penser qu'ils vont être écoutés, enregistrés », répond l'éditorialiste qui tacle Charles Alloncle sur le fait de s'appuyer des propos recueillis de manière frauduleuse.

« Vous niez la teneur de ces échanges avec Laurence Bloch ? » embraye le rapporteur. Thomas Legrand ne nie pas. « C'est possible. Oui, peut-être. » 

17:15

« Je rappelle que vous êtes sous serment » : le rapporteur  hausse le ton

Charles Alloncle. (Dimitar DILKOFF / AFP)

Charles Alloncle, le rapporteur de la commission d'enquête, hausse le ton envers Thomas Legrand. « Cette audition commence très mal, tacle le député UDR. Vous m'accusez quasiment de mensonges. Je rappelle que vous êtes sous serment et que la moindre déclaration mensongère est passible de cinq ans d'emprisonnement et de centaines de milliers d'euros d'amende. »

17:07

« Cette phrase, elle me choque »

« Nous, on fait ce qu'il faut pour Rachida Dati. » L'éditorialiste est interrogé sur la fameuse déclaration qui a déclenché l'affaire Legrand/Cohen. « Cette phrase, elle me choque et je comprends qu'elle choque, commente Thomas Legrand. Mais elle est sortie de son contexte. »

« C'est journalistiquement qu'on s'en occupe », précise le journaliste qui évoque « les contre-vérités » répétées par la ministre de la Culture au micro de France Inter quelques semaines plus tôt.

17:01

L'autre café de la discorde

Mardi dernier, Thomas Legrand a pris un café avec Laurence Bloch, son ancienne patronne à France Inter. « Jeressentais le besoin de préparer avec elle cette commission. » Des extraits de cette conversation ont, cette fois, atterri sur les ondes d'Europe 1, média du groupe Bolloré. Un rendez-vous privé « enregistré à notre insu » suivi de la « divulgation de contenus déformés », accuse Thomas Legrand, qui évoque une « barbouzerie », la « diffusion de fake news ». « Une dérive très préoccupante ». « Nous sommes entrés en France dans l'ère du trumpisme ».

16:57

« Un vrai journaliste… » : l'anaphore de Thomas Legrand

Pour dénoncer les procédés de « l'Incorrect », média ayant diffusé les extraits de la conversation privée avec des cadres PS et Patrick Cohen, Thomas Legrand a recours une anaphore, cette figure de style qui consiste à répéter un même début de phrase.

« Un vrai journaliste aurait flouté ma source. Un vrai journaliste aurait donné la possibilité de visionner la séquence sans montage malhonnête. Un vrai journaliste aurait pratiqué le contradictoire, donné la parole aux personnes mises en cause. »

16:52

Thomas Legrand : « Trois minutes rendues publiques en dehors de toute éthique journalistique »

Egalement impliqué dans l'affaire d'une conversation privée avec des élus PS, dont des bribes ont été rendues publiques sur les réseaux sociaux, Thomas Legrand est à présent auditionné par la commission d'enquête sur l'audiovisuel public. C'est lui qui a prononcé la phrase controversée : « On fait ce qu'il faut pour Dati ».

L'ex-reporter de RMC et de RTL, ancien chroniqueur de France Inter et actuel éditorialiste à Libération, a commencé son propos liminaire par rappeler que discuter avec des élus est une pratique « normale » pour un journaliste politique.

« Je regrette que M.Ciotti, à l'origine de cette commission, ne soit pas là : j'aurais pu lui rappeller nos discussions animées. Je mesure avec un certain effroi ce qu'un savant montage aurait donné si notre conversation avait été filmée et montée de façon malveillante. Nous serions apparus connivents, comploteurs. »

« Trois minutes rendues publiques en dehors de toute éthique journalistique », a taclé Thomas Legrand, « attaché à aucun parti ». Après avoir précisé avoir lancé des procédures judiciaires avec son comparse Patrick Cohen contre le média qui a publié l'enregistrement sauvage, il espère que « ce procès permettra de déterminer qui faisait ce jour-là du journalisme ». « Une manipulation grossière », a-t-il insisté.

16:39

Après Patrick Cohen, Thomas Legrand

L'audition de Patrick Cohen est terminée. Après une suspension de quelques minutes, place à la quatrième et dernière séance de la journée : c'est le journaliste de Libération, et collaborateur de France Inter Thomas Legrand qui va être interrogé par les députés.

16:31

Les conditions « pas réunies » pour une fusion France Télé/Radio France

Employé des deux maisons, Patrick Cohen est interrogé sur la possible fusion entre les deux entreprises de l’audiovisuel public. Plutôt favorable initialement à cette réforme dans l’espoir de « donner de la force à l’ensemble », il estime désormais que les « conditions politiques ne sont pas réunies » pour une fusion. « Il y a quelque chose de spécifique dans la radio publique (…). On a un trésor qu’il ne faut pas dissoudre », tranche-t-il.  

16:17

« Evidemment, je ne suis pas neutre »

Patrick Cohen devant les députés de la commission d'enquête. (Dimitar DILKOFF / AFP)

Après avoir refusé l'étiquette d' « ennemi » de l'extrême droite après une question d'une élue RN, Patrick Cohen a précisé sa conception du métier d'éditorialiste. « Evidemment, je ne suis pas neutre, personne ne l'est dans mon métier. Mais me je fixe quelques principes : d'abord, parler à tout le monde. Une leçon retenue de mes années RTL. Veiller à ce qu'aucun citoyen ne se sente exclu ou agressé quelles que soient ses opinions politique, c'est quelque chose auquel je tiens. Ensuite, jamais de démonstration univoque. » 

« La réalité n'est jamais noire ou blanche. Mon métier n'est pas de donner mes opinions et encore d'avoir des opinions sur tout. L'important pour moi c'est de donner des clés de compréhension et de donner à penser contre soi-même. Je ne suis pas neutre, mais je ne suis pas partisan. »

16:06

Une réunion en urgence exigée

La députée socialiste Sophie Taillé-Polian prend la parole pour s’offusquer que certains de ses collègues fassent « le procès de Patrick Cohen ». « Nous sommes des députés, pas des procureurs. Nous sommes à côté du cadre juridique d’une commission d’enquête », tacle-t-elle, demandant une « réunion de bureau en urgence » avant l’audition de Thomas Legrand prévue juste après.  

16:05

Edito sur le drame de Crépol : « Je n’ai rien à en retirer »

Un éditorial de Patrick Cohen diffusé sur France 5 en novembre 2023 est disséqué par la commission d’enquête. Il concernait la mort de Thomas Perotto à Crépol et avait notamment été pris pour cible sur CNews. 

Droit dans ses bottes, l’éditorialiste du service public défend son travail dans cette affaire qui a valu à la chaîne un rappel à l’ordre de l’Arcom. « J’ai relu le papier que j’ai fait il y a deux ans et je n’ai pas une seule phrase à retirer », commente-t-il, reconnaissant cependant un peu plus tard qu’il aurait dû « être plus prudent dans (s)on expression ».

15:52

« Je n'ai pas à donner le montant de ma rémunération »

Charles Alloncle termine ses questions à Patrick Cohen avec une question… de salaires. Le rapporteur demande le « montant des rémunérations » que le journaliste touche « au titre d'employé de France Télévisions et/ou de Radio France ». 

L'intéressé évoque son « contrat de saison avec France Inter » et renvoie à des données consultables publiquement. Quant à sa participation à « C à vous », pas de lien avec France Télévisions, mais « un contrat privé » avec la société Mediawan. « Vous ne voulez pas donner vos rémunérations totales au titre du service public ? », insiste le rapporteur Charles Alloncle. « Je n'ai pas à donner le montant de ma rémunération. »

15:26

Un complot ? « Je n’en ai pas la certitude, mais… »

L’affaire Legrand/Cohen, un complot ? Patrick Cohen ne ferme pas la porte, loin de là. « Je n’en ai pas la certitude », commente le journaliste. Avant d’ajouter : « Mais le degré de suspicion a fortement augmenté avec l’opération Europe 1 Laurence Bloch/Thomas Legrand cette semaine ». Allusion à la nouvelle conversation privée qui s'est retrouvée sur la place publique cette semaine.

15:22

Patrick Cohen ne condamne pas les propos de Thomas Legrand

Interrogé par le rapporteur, Patrick Cohen refuse de commenter les propos rapportés mardi par Europe 1 sur une (autre) conversation privée dans un café entre Thomas Legrand et Laurence Bloch, ex-patronne de France Inter. « On est dans la violation de la vie privée », balaye-t-il. 

Concernant ceux tenus par Thomas Legrand à sa table en septembre dans un autre café, Patrick Cohen ne les « condamne pas » « car il n’a « aucun doute sur les intentions » de son collègue. 

Concernant Rachida Dati, ministre visée par Thomas Legrand lors de cette discussion, Patrick Cohen précise qu’il n’a « pas cherché à discréditer cette candidate (...). Je vous mets au défi de trouver un acte dans l’exercice de mon métier où j’ai pu nuire à cette personnalité ».  

15:09

Le questionneur questionné 

Cela se tend déjà entre Patrick Cohen et le rapporteur de la commission d'enquête Charles Alloncle. Retrouvant ses habitudes d’intervieweur, le premier répond par des questions aux interrogations du rapporteur. « Vous me parlez d’un constat d’huissier. Je suppose que vous l’avez consulté ?», « Allez-vous demander les vidéos à l’Incorrect (le magazine ayant publié les séquences polémiques en septembre) ? », lance par exemple Patrick Cohen à l’élu, qui dénonce une « inversion accusatoire » : « Nous ne sommes pas sur un plateau de France 5 », le met-il en garde. Sur le fond, l’éditorialiste se fait très offensif : « Je maintiens que les accusations que vous relayez relèvent d’une manipulation voire d’une falsification. Et nous en ferons justice. »   

15:08

« Espionnage déguisé en journalisme »

Le journaliste revient sur le procédé du média « l'Incorrect » qui a rendu public ces enregistrements privés. Patrick Cohen précise avoir demandé par voie de huissier une sommation interpellative au média pour avoir accès à l'ensemble des vidéos. « Refus… ce qui n'est pas très correct ». Selon le directeur de « l'Incorrect », quinze vidéos étaient à sa disposition. « Mais il n'en a publiées que trois. Pourquoi ? Qu'y a-t-il dans les douze autres ? Pourquoi avoir occulté mes propos ? », s'est interrogé le journaliste. Avant de donner des pistes de réponses : « Parce qu'ils ne collaient avec le scénario de la collusion avec les socialistes, parce que ça ne va pas dans le sens de cette manipulation. »

Et d'enfoncer le clou : « Je constate hélas avec la divulgation cette semaine par Europe 1 de bribes de phrases d'une conversation privée entre Thomas Legrand et Laurence Bloch (ancienne directrice de France Inter) que l'espionnage déguisé en journalisme est appelé à prospérer sur les antennes du groupe Bolloré ». Un « système », une « barbouzerie », accuse même le journaliste, très offensif.

14:56

5,80€ les cafés de la discorde

Le journaliste de France Inter a glissé au passage le prix des consommations lors du fameux échange informel avec des élus socialistes, à l'origine de la fameuse affaire : « 5,80 euros pour deux cafés payés de ma poche », a précisé Patrick Cohen.

14:54

853 séquences sur Cnews

Patrick Cohen a dénoncé une « opération de propagande sans limite visant à dénigrer, détruire le service public que je représente ». Et de rappeler deux chiffres : « L'affaire dite Legrand/Cohen a fait l'objet en deux semaines, sur Cnews du 6 au 20 septembre, de 853 séquences. Et dans les trois premiers, la vidéo a tourné 181 fois sur la même chaîne. » « Sans une once de contradictoire et avec des propos mensongers », a-t-il enfoncé le clou.

14:50

Patrick Cohen : « Je n’ai fait que mon métier »

Patrick Cohen commence son audition devant les députés par sa spécialité : un édito. Même ton, même débit, mêmes formules que sur France Inter ou France 5, mais en version longue. Après avoir rappelé son CV de journaliste ayant effectué sa carrière autant dans le privé (RTL, Europe 1) que sur le service public (France Inter, France 5), Patrick Cohen est entré dans le vif du sujet évoquant cette vidéo « de quelques secondes tournée à (son) insu et dans laquelle, (il) ne dit rien ou presque ».

Un enregistrement sauvage, dans lequel il converse avec des élus PS et son collègue Thomas Legrand, qui fait l'objet de « trois procédures judiciaires distinctes », a rappelé le journaliste.

« Je n’ai fait que mon métier », déclare-t-il, déplorant « l’espionnage » et les « méthodes de barbouzes » dont certains médias, notamment de la galaxie Bolloré, ont fait leur miel. « Je n’organise pas de campagnes clandestines », tient-il aussi à dire clairement, en référence à la fameuse phrase de Thomas Legrand dans l’une des séquences : « Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi ». 

14:43

Reprise des débats

Après une courte pause déjeuner, c’est déjà l’heure de la reprise pour les députés. Première personne interrogée cet après-midi : Patrick Cohen, voix de France Inter et visage de « C à vous » sur France 5. Une audition très attendue, le journaliste de 63 ans ayant été avec Thomas Legrand et deux responsables du PS au cœur de vidéos polémiques rendues publiques en septembre dernier. Tournées à leur insu, ces images avaient déclenché une vague d’accusations en connivences politiques visant les deux journalistes, mais aussi le service public audiovisuel dans son ensemble.

14:30

Mais au fait, c’est quoi une commission d’enquête ?

Une commission d'enquête est un groupe de travail permettant à des parlementaires de l'Assemblée nationale ou du Sénat de recueillir des éléments d'information précis sur des sujets déterminés, et ce pendant un délai maximal de six mois, et avec pour objectif final la présentation d'un rapport. 

Leurs investigations peuvent concerner aussi bien la gestion d’un service public, qu’une entreprise nationale ou des questions de société. Composées de représentants de tous les groupes parlementaires – 30 députés ou 23 sénateurs maximum -, les commissions d’enquête disposent de pouvoirs spécifiques comme celui accordé au rapporteur (le député rédigeant le rapport) d’investiguer sur pièces et sur place, mais aussi d’obliger les personnes convoquées à se présenter devant eux (droit de citation).

14:24

Qui a déjà été entendu ?

Les auditions de ce jeudi sont loin d’être les premières. Avant Thomas Legrand, Adèle Van Reeth ou Patrick Cohen, les députés ont interrogé longuement la semaine dernière la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, mais aussi son homologue de Radio France, Sibyle Veil, pas plus tard que ce mercredi 16 décembre. 

Parmi les autres personnalités convoquées, le président de l’Arcom, Martin Ajdari, qui a ouvert le bal le 25 novembre dernier, sans oublier les auteurs d’un récent rapport de la Cour des comptes alarmant sur la situation financière de France Télévisions.

14:09

Charles Alloncle, le député qui voudrait crever l’écran

Charles Alloncle (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

À 32 ans, Charles Alloncle est en train de se faire une petite notoriété sur le dos de l’audiovisuel public, dont il est accusé de vouloir la peau. Le député ciottiste (allié du RN) de l’Hérault est sous les projecteurs depuis le lancement, fin novembre, de la commission d’enquête sur l'audiovisuel public. Une mission lancée à l’initiative d’Eric Ciotti et de son parti l’UDR, dont le jeune élu est le rapporteur. Voici son portrait.
 

13:40

Pause déjeuner avant l'audition de Patrick Cohen

C’est l’heure de la pause déjeuner. Après deux heures d’audition, le président de la commission d’enquête, Jérémie Patrier-Leitus, lève la séance. « Seul regret, c’est que nous ayons manqué le 12/13 de France 3 Normandie », blague ce député du Calvados. Reprise des débats attendue à 14h30. Ce sera alors au tour du journaliste et chroniqueur de France Inter Patrick Cohen de s’asseoir dans le fauteuil de l’auditionné.   

13:38

« La probité, l’intégrité, c’est ce que j’ai de plus cher »

L’ambiance se fait plus solennelle quand Charles Alloncle aborde une subvention de 7 000 euros accordée en 2016 – Stéphane Sitbon-Gomez était alors déjà salarié de France Télévisions - par le groupe public à une association de lutte contre les violences faites aux femmes dont la compagne de Stéphane Sitbon-Gomez était « présidente ».  

« Vous savez, Monsieur le rapporteur, votre question, elle me touche beaucoup », commence par répondre l'actuel numéro 2 de France Télévisions au sujet de « cette mise en cause de sa vie privée ». « La probité, l’intégrité, c’est ce que j’ai de plus cher. C’est ma maman qui m’a transmis ces valeurs et m’a appris que l’honneur d’un homme, c’est ce qu’il a de plus précieux », ajoute le dirigeant de l’audiovisuel public sur un ton qui tranche avec celui du reste des débats. 

Sur le fond, le numéro 2 de France Télévisions précise ensuite qu’il ignorait l’existence de cette subvention et que sa compagne était « à l’époque bénévole » de cette association. Il rapporte aussi que cette affaire a été dénoncée par un syndicat qui l’a poursuivi en justice « pendant deux ans », avant que le tribunal de Paris ne déclare « complètement nulle cette plainte ».

13:15

Une députée PS dénonce « un tribunal »

La députée PS Ayda Hadizadeh a profité des questions laissées aux groupes politiques pour pousser un coup de gueule. « On est de moins en moins dans une commission d'enquête mais dans un tribunal avec des procureurs qui ne veulent pas réformer mais tuer le service public. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. »

Pour l'élue socialiste, « le verdict est déjà presque annoncé » pour l'audiovisuel public : « trop cher, trop partial et en plus dirigé par des personnes qui n'ont aucune compétence. » Avant de décocher une pique aux élus proches du RN de Jordan Bardella : « Savoureux de la part de personnes qui soutiennent pour la magistrature suprême des trentenaires qui n'ont pour CV que des emplois quasi fictifs. La blague, ça suffit. »

13:06

« Pas un euro d’argent public dépensé pour ces frais d’hôtel à Cannes »

Revient sur la table la question du prix des chambres d’hôtel occupés à Cannes par les dirigeants de France Télévisions durant le festival du film du même nom, dont le groupe public est partenaire depuis quelques années. « Des suites au Majestic à 1700 euros la nuit », rappelle Charles Alloncle, évoquant une facture globale de « 100 000 euros ». 

« Pas un euro d’argent public n’a été dépensé pour ces frais d’hôtel à Cannes », rétorque Stéphane Sitbon-Gomez, expliquant, comme sa présidente Delphine Ernotte la semaine dernière, que la note avait été réglée via l’utilisation d’invendus publicitaires via la technique dite du « bartering ». 

« A Cannes pendant 10 jours, on travaille 15 heures par jour », rappelle aussi le patron des programmes de France Télévisions, soulignant qu’il n’a été à Cannes que pour honorer « des obligations professionnelles ».

12:59

Les « navettes » à la loupe

Sont désormais abordés les « navettes » d’anciens cadres de France Télévisions entre l’entreprise publique et des sociétés de production avec lesquelles le groupe est en relation d’affaires. Dans la ligne de mire du rapporteur notamment, Nathalie Darrigrand, ancienne directrice des programmes de France Télévisions, qui aurait selon lui quitté le groupe en échange de « 300 000 ou 400 000 euros » d’indemnités, avant de rejoindre la société de production Together, avec laquelle France Télévisions est en contrat, notamment pour l’émission de débats « C ce soir » présenté par Karim Rissouli. Un possible cas de « favoritisme » et de « prise illégale d’intérêt » selon Charles Alloncle. 

« Respect de la vie privée. On répondra évidemment par écrit », argue Stéphane Sitbon-Gomez sur la question des indemnités. « Nathalie Darrigrand est une grande dirigeante du service public » salue aussi son successeur, rappelant son bilan au sein de France Télévisions avant son départ en 2020 pour un « désaccord éditorial ». 

Et Stéphane Sitbon-Gomez de préciser qu’elle n’a joué aucun rôle dans le lancement de l’émission « C ce soir » puisque celle-ci a été signée alors que Nathalie Darrigrand avait déjà quitté France Télévisions et n’avait pas encore été embauchée par Together.

12:39

Petits ou grands producteurs ?

C’est l’heure de la question « gros sous ». Le rapporteur Charles Alloncle épingle les « 100 millions d’euros » de contrats de production passés entre France Télévisions et le groupe Mediawan. Il dénonce une « hyperconcentration » de ces contrats au détriment de la production indépendante. 

« Faux », rétorque Stéphane Sitbon-Gomez, affirmant que « plus de 50 % » des contrats passés par son groupe le sont avec de « petits producteurs indépendants ». « Nous travaillons avec plus de 700 sociétés de production », précise le cadre de France Télévisions, ajoutant que 30 % des contrats reviennent à de gros groupes français comme Mediawan (11 %), Banijay ou Newen.

12:33

Discriminés, les « hommes blancs de plus de cinquante ans » ?

Charles Alloncle dénonce maintenant la « politique discriminatoire » que mènerait France Télévisions depuis dix ans envers les « hommes blancs de plus de cinquante ans » à l’antenne. Et son coût pour le groupe public. Un exemple ? La récente condamnation par le Conseil de prud’hommes de Paris de France Télé à verser près de 450 000 euros à Bertrand Renard et Arielle Boulin-Prat, les anciens animateurs de « Des chiffres et des lettres ». 

Stéphane Sitbon-Gomez défend cette décision « pas aisée » qui est la sienne. « Une grille de télévision, c’est fait pour se renouveler », assume le grand manitou des programmes, faisant la pédagogie de son choix de réorganiser l’offre de jeux de ses chaînes.

12:18

Sitbon-Gomez : « Mon passé est public »

Charles Alloncle remet sa casquette d’archéologue de Twitter. Déterrant des messages politique de Stéphane Sitbon-Gomez datant parfois de 2011, le rapporteur de la commission d'enquête interroge de nouveau la « neutralité » du dirigeant de France Télévisions, âgé de 38 ans.  

« Mon passé est public. Tout ce que j’ai fait depuis que j’ai 13 ans est public. Rien n’est dissimulé ! Je ne me suis jamais caché derrière mon petit doigt. J’ai décidé d’avoir une vie professionnelle comme des millions de Français », rétorque le directeur de France Télévisions, déjà agacé, estimant avoir toujours respecté ses « obligations de neutralité ». « Vous allez retrouver plein de choses sur ce que j’ai écrit quand j’avais 14 ans », moque aussi l’auditionné.

12:08

« On va arrêter de relayer des suspicions ! »

Nouvel accrochage entre le président (Horizons) et le rapporteur (UDR) de la commission d'enquête. « On va arrêter de relayer des suspicions ! », s’énerve le premier, Jérémie Patrier-Leitus, après que le deuxième a affirmé au micro avoir recueilli des témoignages anonymes de journalistes au sein de France Télévisions s’offusquant du « profil militant » de Stéphane Sitbon-Gomez. 

Estimant que tous les membres de la commission devaient avoir une connaissance précise des éléments évoqués par Charles Alloncle, le président propose d’auditionner à « huis clos » ces journalistes anonymes évoqués par Charles Alloncle.

12:00

Le numéro 2 de France Télévisions attaqué sur son passé de conseiller de Cécile Duflot

Pas de tour de chauffe. Le rapporteur Charles Alloncle débute la série de questions des parlementaires en revenant sur le parcours passé de Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des programmes de France Télévisions, comme conseiller de l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot et d'Eva Joly, ex-candidate des Verts à la présidentielle. « Qu’est-ce qui a fait que vous êtes devenu le numéro 2 de la plus grande entreprise d’audiovisuel en France sans aucune forme d’expérience dans ce domaine ? », attaque le député. 

« Je me suis conformé à toutes les règles et obligations de neutralité », répond le directeur des programmes et de l’information de France Télévisions, mettant en avant « ses résultats » d’audiences au sein du groupe public.

11:56

« L'impartialité, ça ne se proclame pas »

Après la radio, place à la télévision. Une deuxième audition débute. Face aux députés, Stéphane Sitbon-Gomez, le patron des programmes de France Télévisions depuis 2020. Mettant en avant « la dynamisation des audiences » de ses chaînes, notamment sur le digital, il a insisté - lors d'un long discours inaugural de douze minutes ! - sur ses « missions de rassemblement », citant quelques émissions emblématiques comme « les Rencontres du Papotin », qui laisse la parole à des journalistes autistes. 

 Avec plus de 2000 invités, dont 200 politiques, France Télévisions s'autoproclame « premier espace de débat public ». « L'impartialité, ça ne se proclame pas, a insisté le directeur. Cela se vérifie dans la durée, dans la collégialité des décisions, dans la capacité à corriger les erreurs. »

11:38

François Morel, revue de presse, tweets et émojis

Laurent Goumarre, Adèle Van Reeth et Philippe Corbé. (Dimitar DILKOFF / AFP)

L’audition de l’état-major de France Inter a déjà débordé de 15 minutes. Tweet, retweet, lien dans le tweet ou emoji, la commission d’enquête glose jusqu’à épuisement sur l’interprétation à donner à d’anciennes publications X de Nora Hamadi, la journaliste en charge de la revue de presse de la matinale de France Inter. Leur sujet : Rima Hassan et l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi.

« Fils de pute », « enculés »… Le rapporteur conclut en revenant sur le sujet de l’humour. Il cite un billet de François Morel prenant pour cible les journalistes des médias Bolloré ayant attaqué Thomas Legrand et Patrick Cohen en septembre dernier. « Il sait très bien ce qu’il fait », défend la directrice d'Inter, Adèle Van Reeth, saluant la « finesse » et le « sens de la rhétorique » de son humoriste vedette. « Ces insultes ne sont pas adressés aux personnes que vous citez », tranche la patronne de France Inter, invitant le député à réécouter la chronique. 

La séance est finalement suspendue 5 minutes par le président de la commission. Prochain auditionné : Stéphane Sitbon-Gomez, le directeur des programmes de France Télévisions. 

11:01

« Est-ce que vous trouvez ça drôle ? » : débat autour d'un billet de l'humoriste Jessé 

Les humoristes de France Inter sont la dernière cible de Charles Alloncle. Le rapporteur UDR évoque notamment un billet humoristique de novembre dans « Zoom Zoom Zen » dans lequel l’humoriste Jessé conseille à « Karen », un personnage fictif présenté comme une « grosse raciste suprématiste blanche », de « prendre (s)a pétée avec un Antillais pour comprendre que c’est très agréable ». « Est-ce que vous trouvez ça drôle et convenable qu’un humoriste appelle au viol sous prétexte que les femmes sont des femmes blanches ? », interroge le rapporteur

« Personne n’est obligée de rire aux mêmes blagues que les autres », rétorque Laurent Goumarre, le directeur des programmes, défendant la liberté d’expression sur son antenne, et la propension de l’humour quelques fois à « provoquer » en recourant à « l’outrance ».  « La seule limite c’est celle du droit », estime Laurent Goumarre.

10:38

Le passé écolo d'un directeur d'Inter mis en avant

Le rapporteur Charles Alloncle s’attaque désormais à Bertrand Rutily, directeur depuis 2024 de l’antenne et de la production de France Inter, présent aux côtés d’Adèle Van Reeth. En cause, son ancien mandat de « conseiller municipal Europe-Ecologie-Les Verts » à Boulogne-Billancourt. Le cadre de l’audiovisuel public précise ne jamais avoir été encarté ni élu via ce parti. « J’ai été élu sans étiquette », explique-t-il, reconnaissant cependant avoir dû faire « un groupe commun » avec ce parti pour des « raisons techniques ». 

« Je n’ai pas eu d’engagement partisan », se défend-t-il, soulignant aussi que ce mandat a précédé son arrivée à Radio France. D’anciens posts du compte Twitter de Bertrand Rutily sont déterrés par Charles Alloncle, notamment un sur « la jeunesse emmerde le Front national ». « C’est une forme d’engagement politique parfaitement décomplexé », tacle le rapporteur. « Je n’ai pas de responsabilité éditoriale à France Inter », répond le cadre de France Inter, assurant qu’il ne tweete plus sur ces sujets depuis son arrivée à France Inter et que ses « convictions personnelles » n’ont pas « d’influence » sur son travail.

10:18

Reprise des échanges

Les débats reprennent après cinq minutes d’interruption. « Les Français nous regardent », rappelle le président à destination de ses collègues, demandant du « calme » et « du respect ». Charles Alloncle lui, réclame qu’on arrête de lui couper la parole et qu’on lui laisse le temps de poser ses questions.

10:12

« Il faut défoncer le rapporteur » : séance suspendue après un incident

Incident de séance en direct. « Il faut défoncer le rapporteur » ! Hors micro, des cris se font entendre. « Je ne cesse d’entendre Monsieur Balanant (Erwan Balanant, député Modem du Finistère) dire : Il faut défoncer le rapporteur ! », balance d’un coup au micro l’élue RN Caroline Parmentier. 

Une prise de bec inaudible s’ensuit. « Je vous demande de vous respecter les uns et les autres. Soit on s’arrête, soit je suspends l’audition », met en garde le président de la commission d’enquête, Jérémie Patrier-Leitus (Horizons), qui tente tant bien que mal de ramener le calme. 

Avant de croiser le fer à son tour avec le rapporteur, Charles Alloncle. « C’est scandaleux ce que vous faites, Monsieur Alloncle. Ça suffit ! Vous ridiculisez la représentation nationale », hurle au loin Erwan Balanant, sans qu’on comprenne exactement le motif de son courroux. « Je suspends pour cinq minutes », tranche le président. Triste spectacle.

09:59

Le RN, parti « le plus invité » à la matinale de France Inter

Charles Alloncle continue son travail de sape. Evoquant une étude contestée de l’institut Thomas More et un récent sondage de l’Ifop, le rapporteur (UDR) de la commission interroge de nouveau la directrice d'Inter, Adèle Van Reeth, sur le « biais de gauche » qui existerait à l’antenne. 

Philippe Corbé, le directeur de l’information de la station, intervient alors pour la première fois dans les débats. Il rappelle les règles du pluralisme en matière de temps de parole des responsables politiques. Si des « déséquilibres » ont pu être constatés par le passé a-t-il reconnu, cette époque serait révolue selon lui. « Quel est le parti le plus invité dans la matinale de France Inter ? C’est le Rassemblement national », donne le journaliste en guise d’exemple. 

09:57

Charles Alloncle tacle « une rupture avec le principe de neutralité »

Le député ciottiste Charles Alloncle n'est pas convaincu par la réponse d'Adèle Van Reeth sur l'absence d'idéologie sur ses antennes et le caractère non politisé de sa sortie sur le progressisme. « Le progressisme est une philosophie politique favorable aux réformes sociales. En ça, il s'oppose au conservatisme. Si le directeur de France Inter avait dit assurer que sa radio était conservatrice, on n'aurait pas eu 24 heures pour qu'il soit démis de ses fonctions, parce que ça aurait été une rupture avec le principe de neutralité, estime le rapporteur du groupe de travail. Cela a choqué de nombreux Français. » Et de faire un lien avec la baisse d'audiences de la première radio de France.

09:51

« Progressiste », France Inter ?

Comme prévu, Charles Alloncle met sur la table une interview de 2023 d’Adèle Van Reeth dans laquelle elle assure que « France Inter est une radio progressiste ». « Je vous remercie de poser cette question », lui rétorque la patronne de la station, qui s’est visiblement préparée à cette question. « Je n’ai pas employé ce terme dans un sens militant mais culturel », explique la patronne de la radio publique. 

Ce terme est selon selon elle plus une référence à la mission « d’accompagnement des évolutions de la société » que se fixe sa station. « Nous ne sommes pas là pour dire aux gens ce qu’ils doivent penser », assure aussi l’ex-animatrice des « Chemins de la philosophie ».

Contexte

Journée décisive pour la commission d'enquête sur l'audiovisuel public

  • L'affaire Legrand/Cohen au menu des députés. Les deux journalistes officiant sur France Inter, Thomas Legrand et Patrick Cohen, seront auditionnés l'un après l'autre ce jeudi après-midi. Au cœur des discussions, la vidéo pirate de septembre qui leur a valu des accusations de connivences politiques avec le PS. C'est d'ailleurs cet épisode polémique qui a déclenché la création de cette commission d'enquête sur la neutralité de l'audiovisuel public.
  • Les patrons des stations sur le grill. Un peu plus tôt dans la journée, la fabrique des programmes sera aussi disséquée par les parlementaires. D'abord avec l'état-major de France Inter, dont sa patronne, Adèle Van Reeth. Avec ensuite le grand manitou des programmes de France Télévisions, Stéphane Sitbon-Gomez. Nul doute que leurs déclarations passées (« France Inter est une radio progressiste », avait dit Adèle Van Reeth par exemple) seront ciblées par le rapporteur ciottiste du groupe de travail, Charles Alloncle.
  • Nouvelle polémique ? L’audition de Thomas Legrand intervient après qu’Europe 1 a rapporté mardi une nouvelle conversation privée ayant eu lieu la veille entre le journaliste et l’ex-patronne de France Inter, Laurence Bloch, dans un café. Lors de celle-ci, le tandem aurait notamment évoqué la future prise de parole de Thomas Legrand devant les députés de la Commission d’enquête. 
  • Derniers débats avant la trêve des confiseurs. Il s'agira des dernières auditions avant la pause des vacances de Noël. La commission reprendra ensuite ses travaux début janvier.