Fickou en feu, les facteurs X éteints, un derby haché... : les coups de cœur et coups de griffe de Stade Français-Racing 92

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Gaël Fickou a montré le chemin au Racingmen sur son aile. À l’inverse du Fidjien du Stade Français, Peniasi Dakuwaqa, facteur X sans ressort.

Gaël Fickou a montré le chemin au Racingmen sur son aile. À l’inverse du Fidjien du Stade Français, Peniasi Dakuwaqa, facteur X sans ressort. Icon Sport / Ewen Gavet / Icon Sport / Daniel Derajinski

Si le suspense a valu jusqu’au bout, ce match nul (20-20) entre les deux rivaux parisiens n’a jamais atteint des sommets de jeu. Crispant.

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COUPS DE CŒUR

Fickou à tire d’aile

Des mois que Gaël Fickou n’avait plus délaissé le centre pour être écarté à l’aile. Un replacement qui n’a pas empêché le joueur aux 97 sélections de se montrer décisif. Sûr dans son couloir (5 plaquages) et intenable ballon en mains : 30 mètres gagnés (4 défenseurs parisiens battus et un franchissement) et un essai à la 57e minute. Avant de quitter la pelouse à l’heure de jeu, avec le sentiment légitime du devoir accompli. 

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Seunes comme un grand

L’ouvreur du Racing 92, arrivé à l’intersaison de la Pro D2 (Aurillac), n’en finit plus de grandir. Ugo Seunes n’a pas tout réussi (2 transformations ratées qui pèsent lourd dans la balance au final) mais quelques éclairs déterminants. Comme son (très vilain) drop à la 22e minute. Ou son 50/22 à la 67e minute, directement à l’origine de l’essai de Wilfried Hulleu. C’est d’ailleurs Seunes qui, d’une passe sur un pas et en se sacrifiant face au dernier rempart parisien, avait envoyé son ailier en terre promise, pensant alors offrir la victoire au Racing 92 (13-20, 69e). Malgré son gabarit fluet, l’Agenais a également fait le boulot au cœur de la défense francilienne (7 plaquages, 1 seul raté)

Ici, c’est Paris !

L’ambiance est de retour à Jean-Bouin (comme le public, 19.096 spectateurs pour ce derby). Et cela tient beaucoup à la toute récente (créée cet été) et au dynamisme de la nouvelle association de supporters baptisée Le Virage de Lutèce. Tambours et chants incessants pour soutenir son équipe et entraîner le reste des gradins dans ses décibels. Un supplément d’âme qui a certainement aidé les Soldats roses à arracher le match nul bien au-delà de la sirène (en l’occurrence les cloches de Notre-Dame), avec un essai aplati par le Géorgien Melikidze à la 84e minute passée de 30 secondes. Le président-fondateur du Virage de Lutèce, désireux de remettre de la ferveur à Jean-Bouin et ailleurs, est également à l’origine d’un collectif de onze associations de supporters de clubs du Top 14 et de Pro D2, lancé au début du mois, pour que les plus passionnés soient mieux considérés.

COUPS DE GRIFFE

Ici, c’est la banlieue !

Malgré ce soutien du public, et un début de saison plus convaincant (Paris était 4e et le Racing 11e au classement avant ce match), le Stade Français a de nouveau échoué à remporter le derby à domicile. Une sale habitude. Sur les dix dernières confrontations à Jean-Bouin, les Soldats roses n’en ont remporté qu’une ! Une nouvelle défaite a été évitée d’un rien, un petit miracle que ce nul arraché au bout de dix minutes de révolte alors que les Ciel-et-Blanc maîtrisaient plutôt les débats. Deux points de perdus à rattraper mi-avril lors du match retour dans le tupperware de Nanterre…

Des facteurs X transparents

On attendait les tours de magie des Fidjiens Peniasi Dakuwaqa et Josua Tuisova. Las ! L’ailier du Stade Français, de retour de blessure, a multiplié les fautes de main, les retards au soutien, les coups de pied imprécis. Sa première étincelle, une relance à la 66e minute, finalement avortée. On retiendra surtout ce débordement six minutes plus tard où le ballon lui échappe des mains telle une savonnette. Même discrétion en attaque pour le centre du Racing 92 aux cuisses épaisses comme des baobabs. Seulement 13 mètres gagnés. Tuisova a failli être le héros de son équipe avec ce ballon brûlant gratté dans ses 22 mètres à 80 secondes de la fin. Insuffisant finalement pour résoudre les Parisiens à la défaite.

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Un derby tendu, décousu, indiscipliné

L’enjeu entre les deux rivaux nuit régulièrement au jeu. La preuve à nouveau avec ce derby haché et sous haute tension. On ne compte plus les approximations, les fautes de main, les lancers en touche égarés, les mêlées écroulées, sans oublier les innombrables (petits) accrochages qui pourrissent la rencontre inutilement puisque les salades de phalanges sont désormais durement prohibées. Mais l’arbitre a eu du travail : 5 cartons jaunes distribués (2 pour les Parisiens, 3 pour les Racingmen) et 26 pénalités sifflées. Là aussi match nul, 13 contre chaque équipe.

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