"La France est devenue un pays très puritain" : Valeria Bruni-Tedeschi se confie sur L'art de la joie

Avis aux téléspectateurs de L’Art de la Joie : accrochez-vous ! Une semaine après le lancement de la première série inédite de la chaîne T18, la fiction italienne se conclut par un marathon exceptionnel de plus de 4 heures. Rien que ça ! En effet, la nouvelle chaîne de la TNT, notamment portée par l'animateur Laurent Ruquier, diffuse les quatre derniers épisodes, d'une heure chacun, de 21h à 1h du matin... L’occasion de faire la connaissance de l’autoritaire princesse Brandiforti, incarnée par Valeria Bruni-Tedeschi, qui fera sa première apparition dans le programme dès le premier épisode de la soirée. Interrogée sur cette fiction italienne, l’actrice qui a récemment avoué avoir été un peu jalouse de sa sœur Carla Bruni-Sarkozy, s’est confiée... sans langue de bois !

Valeria Bruni Tedeschi (L'art de la joie) : "Je ne trouve pas que cette série soit obscène"

Connaissiez-vous le roman de Goliarda Sapienza avant de rejoindre le casting de la série ? Valeria Bruni Tedeschi : Non, je ne l'avais pas lu, même si une amie actrice me l'avait offert il y a un peu plus de 15 ans. Elle me l'avait donné en me disant que c'était un livre italien découvert en France. Grâce à son succès, il a pu être édité et publié en Italie, alors qu'il avait été écrit depuis longtemps sans jamais trouver d'éditeur. Mais si je ne l'ai pas lu, c'est parce qu'elle me l'avait offert en français et que je n'aime pas lire les livres en français...

Comment expliquez-vous les difficultés qu'a rencontrées la série pour être achetée en France ?Je pense qu'aujourd'hui, la France est devenue un pays très puritain. Bon, ce que je dis n'est peut-être très politiquement correct, mais tant pis. Il semble qu'il y ait une réticence à accepter la complexité du monde. Pour ma part, je ne trouve pas que cette série soit scabreuse, obscène ou même vulgaire. Au contraire, il est élégant et intelligent. Il aborde la complexité de l'être humain. Le puritanisme du moment a peur de raconter la complexité humaine. Voilà comment je m'explique — tristement — le peu d'enthousiasme en France pour ce programme…

Valeria Bruni Tedeschi (L'art de la joie) : "Je vais quatre fois par semaine chez la psychanalyste…"

Comment abordez-vous le fait d’interpréter un personnage plus âgé que vous ?
C’est un acte de courage ! Enfin, je me comprends, il ne faut pas exagérer — le vrai courage, c’est d’aller là où il y a la guerre — mais pour une femme de mon âge, jouer une femme encore plus âgée, c’est libérateur : au lieu de voir si j’ai telle ride, j’y vais gaiement. Au contraire, je mets les pieds dans le plat et je me vieillis encore plus. Et puis ce n’est pas vrai. On ne m’a pas tant vieillie que ça ! Avec quelques petits arrangements, comme des cheveux blancs, on se vieillit très vite à mon âge...

Qu’est-ce que ça vous a fait de jouer le rôle d’une méchante ?
Ce qui me plaisait beaucoup, c’était la possibilité d’être méchante. Parfois, je me sens méchante, mais toute ma vie, j’essaie d’être gentille, de mettre un couvercle, afin de cacher à moi-même mes mauvaises pensées. C’est vraiment terrible ! Je vais quatre fois par semaine chez la psychanalyste, ou à l’église me confesser, pour essayer de gérer tout ça. Et là, dans ce rôle, elle est vraiment méchante, gaiement méchante. Pour moi, c’était très libérateur et très amusant. J’ai tout de suite adhéré au personnage.

Une méchante qui a des failles...
Il y a une grande solitude, la peur de la mort, le fait qu’on lui a retiré sa fille pour la mettre au monastère, et un lourd secret familial. Tout en étant une femme très puissante, elle a été écrasée, parce que la société de l’époque écrasait les femmes...

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