«On nous a clairement pris pour des fous» : ils veulent créer le premier thé 100 % alsacien

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« Nous voulons être les premiers producteurs de thé en Alsace », lance avec fierté Fabien Leclercq, le cofondateur de la société Chouet’thé. C’est avec sa compagne, Salomé Henni, qu’il a créé cette entreprise à Strasbourg (Bas-Rhin) l’année dernière. La volonté de ce duo était de se positionner sur le secteur très concurrentiel de la commercialisation de thés alsaciens.

« Dans un premier temps, nous avons réalisé des recettes confectionnées à base de feuilles importées d’Inde ou de Chine. L’objectif était de proposer du thé bio sur notre plateforme en ligne », précise Salomé. Mais le Nordiste et l’Alsacienne ont décidé de voir plus loin : faire pousser du thé en Alsace. « Lorsque nous avons présenté notre projet à notre entourage et aux spécialistes, on nous a clairement pris pour des fous. C’est vrai que le climat alsacien est bien différent des plantations en Asie », confie Fabien Leclercq.

Ruisseau et écorces de pin

Depuis le début de l’année, le jeune homme de 26 ans et la jeune femme de 27 ans ont testé plusieurs parcelles à même de favoriser la pousse de théiers. « Nous avons planté une quarantaine de pousses dans le Haut-Rhin. C’est toutefois à Andlau, au cœur de la forêt, que nos théiers semblent le plus se plaire », explique Salomé Henni. Toutes les conditions semblent réunies pour permettre la pousse de ces théiers avec la proximité d’un ruisseau et l’acidité des écorces de pins.

Les créateurs de Chouet’thé testent trois variétés de cultivars : deux venant de Bretagne et le dernier de Chine. « Etonnamment, c’est ce dernier qui semble le plus se plaire en Alsace. On l’a planté début novembre et il présente déjà des feuilles et des bourgeons », souligne Fabien Leclercq.

L’entrepreneur et sa compagne sont au petit soin avec leurs théiers. « Nous venons à leur chevet tous les 3 jours pour voir s’ils ont résisté aux températures hivernales. En dessous de -12 °C la nuit, ils ne résisteront pas », explique l’entrepreneur. C’est ainsi que Fabien et Salomé ont recouvert les plantations d’écorces de pins pour leur garantir un peu de chaleur.

Objectif 5 000 pieds de thé

La phase de test prendra fin au printemps. En attendant, la patience est toutefois de rigueur pour le couple. « Le théier doit bien s’enraciner en terre. Le théier doit être assez vigoureux pour qu’on puisse recueillir ses feuilles », précise Fabien Leclercq. « Si les tests sont concluants, nous planterons 5 000 théiers sur les terrains les plus fertiles. L’objectif est de pouvoir obtenir une première récolte commercialisable en 2028 », espère l’entrepreneur. Chouet’thé espère proposer trois variétés de thés alsaciens : blanc, vert et noir.

Avec la volonté de développer la première production de thé alsacienne, le couple met aussi en avant la valeur écologique de son projet. « Nous voulons contribuer à limiter l’empreinte carbone en consommant encore plus local avec du thé », promet Salomé Henni. Un thé bio alsacien en circuit court d’ici trois ans ? Ce seront sans doute les vœux de Salomé et Fabien sous le gui lors du passage à la Nouvelle Année.

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