Polytraumatisé au Mali, accusé de meurtre, décédé en détention... L’inextricable affaire Pierre-Olivier Kleitz, héros déchu de Barkhane

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Pierre-Olivier Kleitz lors d’un convoi en opération extérieure au Mali en 2020, où il a été blessé par une mine.

Pierre-Olivier Kleitz lors d’un convoi en opération extérieure au Mali en 2020, où il a été blessé par une mine. Photo fournie par la famille.

RÉCIT – Engagé depuis toujours au service des autres, l’infirmier militaire de 33 ans s’est suicidé à Fresnes après quatre jours de détention provisoire pour meurtre. Un an et demi plus tard, ses parents pointent de nombreuses zones d’ombre et exigent des réponses.

Et si Pierre-Olivier avait eu du crédit téléphonique ? Si leur conversation n’avait pas été coupée, s’ils avaient eu ne serait-ce que trente minutes pour calmer ses angoisses, lui dire que tout finirait par s’arranger ? Depuis un an et demi, Michel Kleitz et Christine Élion refont le film « 24 heures sur 24 ». Le 18 mai 2024 à 14h06, « leur gamin », infirmier militaire multidécoré de l’opération Barkhane s’est donné la mort à 33 ans dans une cellule de la prison de Fresnes, quatre jours après son placement en détention provisoire. « Je suis très fier d’avoir servi mon pays, mais je suis profondément déçu du traitement qu’on me fait subir. Les démons du Mali sont trop présents. Je vous aime de tout mon cœur, pardon » sont les derniers mots qu’il rédige pour ses parents, prévenus par la pénitentiaire à 20h04.

Un an et demi plus tard, le visage de Pierre-Olivier Kleitz cumule des milliers de partages sur les réseaux sociaux, et son décès fait l’objet d’une demande de saisine de l’Inspection de la justice de la part du député Horizons Loïc Kervran, vice-président de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées. Dans un courrier adressé au premier ministre Sébastien Lecornu le 21 octobre dernier, l’élu requiert officiellement que soient analysés « les éventuels dysfonctionnements dans cette affaire ». « Pour moi, la France n’a pas réussi à protéger l’un de ses enfants qui avait combattu pour elle », affirme-t-il auprès du Figaro. Dans son viseur : les conditions de détention de cet infirmier militaire, incarcéré sans suivi malgré un stress post-traumatique et une instabilité psychologique avérés. Mais aussi certains éléments du dossier qui l’incriminait.

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Le Figaro

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