PSG : concurrence avec Chevalier, «karma», indisponibilité… Cinq questions après l’improbable blessure de Safonov

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DÉCRYPTAGE – À la surprise générale, le Paris-SG a annoncé vendredi la blessure du héros de la finale de la Coupe intercontinentale, Matfey Safonov. Tout ce qu’il faut savoir.

«C’est le karma…». Luis Enrique n’a plus les mots pour expliquer de manière rationnelle la pluie de blessures qui s’abat sur «son» PSG depuis le début de saison. Outre Achraf Hakimi (cheville), qui est au Maroc afin de préparer la CAN 2025 avec les Lions de l’Atlas (21 décembre-18 janvier), on imaginait bien que l’infirmerie parisienne allait accueillir un nouveau pensionnaire avec Kang-in Lee, touché à l’arrière de la cuisse gauche contre Flamengo (1-1 ap, 2-1 tab), mercredi, à Al-Rayyan (Qatar), en finale de la Coupe intercontinentale. Ça n’a pas loupé : lésion musculaire pour le Sud-Coréen, «plusieurs semaines» d’indisponibilité. Pour Matfey Safonov, on ne l’avait pas vu venir… Fracture de la main gauche. Out pour au moins trois ou quatre semaines. Un coup dur qui chamboule tout, alors que le Russe avait marqué des points dans son duel avec Lucas Chevalier. Tout ce qu’il faut savoir.

Safonov s’est-il blessé mercredi contre Flamengo ?

«Matvey Safonov souffre d’une fracture de la main gauche, suite au match face à Flamengo», rapporte le PSG. Évidemment, le portier international russe (17 sél.) a pourtant terminé la rencontre. Mieux que cela : c’est lui qui a offert la coupe au PSG en stoppant quatre des cinq tentatives brésiliennes lors de la séance de tirs au but. Héros d’un soir. Après le match, on a vu le numéro 39 célébrer avec ses camarades après le match, sans gêne apparente. Dans le film de la soirée concocté par le PSG en revanche, on aperçoit Safonov avec la main gauche bandée dans l’avion qui a ramené la délégation rouge et bleu à Paris (voir ci-dessous). Il avait senti quelque chose avant de grimper dans l’appareil. Tout sourire, il serre néanmoins le trophée avec force.

Matfey Safonov avait la main gauche bandée en rentrant à Paris mercredi soir. PSG

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À quel moment du match ?

À en croire Luis Enrique, personne ne sait vraiment quand la blessure s’est produite. Ni lui, ni le staff médical et pas même le principal intéressé. «Je ne peux rien expliquer. C’est incroyable, mais il n’a pas senti quand ça s’est passé», a-t-il expliqué en conférence de presse ce vendredi. Toujours est-il que ce bandage vu dans l’avion démontre que le pépin est arrivé mercredi.

Le staff a une piste. «On pense que c’est sur le troisième tir au but, avec un mouvement bizarre», glisse Luis Enrique. Après avoir encaissé le tir de Nicolas de la Cruz et stoppé celui de Saul Niguez, Matfey Safonov voyait l’entrant Pedro se présenter face à lui. Feignant de plonger sur sa gauche, il optait finalement pour la droite avec une vitesse d’exécution étonnante. Il était aussi étonnant de constater que Safonov a arrêté le ballon avec les deux mains. Pas orthodoxe. Sur le coup, une fois relevé, on peut avoir le sentiment qu’il a mal. L’image est brève, le geste léger, trop pour garantir quoi que ce soit. En tout cas, il arrêtait ensuite le tir de Leo Pereira avant de se relever avec la main gauche, sans souci, et celui d’Araujo, en plongeant à gauche.

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Comment Safonov a-t-il pu arrêter deux tirs au but avec la main cassée ?

À cette question, pas de réponse... «On pense qu’il a arrêté les deux derniers tirs au but avec la fracture», explique Luis Enrique, qui a sa petite idée pour expliquer ce qui aurait permis à son gardien de réaliser cet exploit. «C’est tellement fort l’adrénaline d’un joueur dans ce genre de moment qu’il n’a sans doute pas senti la douleur», devine-t-il. «C’est incroyable», ajoute-t-il. C’est bien le mot juste… En admettant que la théorie du troisième tir au but est la bonne, cela rend la performance de Matfey Safonov encore plus mythique.

Ici avec Gianni Infantino, Matfey Safonov «disputait sa première grande finale». Baptiste Fernandez / Icon Sport

Combien de matchs manquera-t-il ?

Le PSG a annoncé qu’un «nouveau point sera fait d’ici 3 à 4 semaines». Bonne nouvelle pour Safonov ? Après Fontenay-le-Comte (N3) ce samedi, à Nantes, en 32es de finale de Coupe de France, c’est la trêve. «On est contents d’avoir aussi les vacances de Noël. C’est important de profiter des joueurs, de faire son travail, mais c’est également important d’avoir des temps de repos pour être avec les amis, la famille», sourit Luis Enrique. En l’occurrence, ça permet à son gardien de gagner du temps. Avec une indisponibilité de trois semaines, Safonov ne manquerait finalement «que» le derby contre le Paris FC le 4 janvier, lors de la 17e journée de Ligue 1, et le Trophée des champions face à l’OM, le 8 janvier, au Koweït, les deux premiers matchs de l’année 2026.

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Si on pousse la projection à quatre semaines, ce serait sans lui aussi pour un potentiel 16e de finale de Coupe de France (10/11 janvier) et la réception de Lille, le 16 janvier, en championnat. Quid du match de la septième journée de Ligue des champions sur le terrain du Sporting CP ? S’il manquait encore à l’appel à ce moment-là, c’est que Matfey Safonov serait en retard sur le planning. «La vie lui dit de se reposer, récupérer et accepter cela», glisse Luis Enrique, philosophie, devinant toutefois qu’avec «sa mentalité, il va revenir plus vite que la normale. Il a cette mentalité», affirme le docteur «Lucho».

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Quid de la concurrence avec Lucas Chevalier ?

Rien ne va plus, faîtes vos jeux ! «C’était ma première grande finale», savourait l’intéressé après la partie, sur M6. Et d’ajouter : «C’est magnifique. Pour l’instant, je ne réalise pas, c’est beaucoup d’émotions». Une chose est sûre : le portier russe a marqué des points dans son duel avec Lucas Chevalier. Pas seulement mercredi. «Ce qu’on a encore montré, tous les joueurs et notamment Safonov, c’est la capacité à aider l’équipe dans toutes les circonstances, quel que soit le match», a souligné le coach espagnol de 55 ans, précisant que l’intéressé «a fait de très bons matchs sur ses quatre dernières sorties». Les quatre premières de la saison, sachant que Lucas Chevalier, recruté l’été dernier pour 55 M€ bonus compris, avait tout joué jusque-là. Un début de saison lors duquel l’ex-Lillois n’a guère convaincu.

Ici face à Lamine Camara, Lucas Chevalier a vu sa saison basculer à Monaco, elle a peut-être tourné dans son sens à Al-Rayyan... s’il saisit sa chance à la rentrée. Manon Cruz / REUTERS

Rappelons toutefois que si Safonov a eu sa chance, c’est que Chevalier s’est lui aussi blessé, à Monaco (1-0), manquant Rennes (5-0) et Bilbao (0-0). Une blessure qui aurait pu être bien plus grave… «Ma carrière aurait pu prendre un autre tournant», avait soufflé le néo-international tricolore (1 sél.), qui était apte à Metz (2-3) et face à Flamengo. Choix d’un coach qui, comme le rapportent L’Équipe  et d’autres sources, n’a plus de numéro 1 en tête. La concurrence à tous les étages, même dans les buts. Pour le quotidien sportif, un «intime» de Chevalier laisse entendre qu’on a «bien savonné la planche» au garçon de 24 ans, les médias, mais pas que. «Sa venue n’a pas été trop approuvée, les gens se sont demandé pourquoi prendre Chevalier à la place d’un Donnarumma XXL. Mais ça va lui servir et le faire grandir. Il va pouvoir se régénérer mentalement», ajoute cette source. Une chose est sûre : après la trêve, Chevalier aura tout intérêt à se montrer, vite, sous son meilleur jour.

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