Rugby : hockey sur gazon, globe-trotter, «papa» du Racing 92 ... 5 choses à savoir sur Nathan Hughes, le solide numéro 8 francilien

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Révélation francilienne de ce début de saison en Top 14, l’ancien international anglais est devenu, malgré ses 34 ans, l’un des pions essentiels des Ciel et Blanc. découverte avant le derby contre le Stade Français.

«Référence en Angleterre» et «papa» au Racing 92

Un renfort de poids. En quête de puissance pour densifier son pack, le Racing 92 a - sous l’impulsion de son manager Patrice Collazo - enrôlé Nathan Hughes, qui évoluait jusque-là au Japon, chez les Black Rams de Tokyo puis en prêt chez les Urayasu D-Rocks. À 34 ans, le solide numéro 8 (1,96 m pour 126 kg) s’est immédiatement imposé en Top 14, devenant un élément incontournable des Ciel et Blanc. Il a déjà disputé 11 matches cette saison (dont 7 comme titulaire) et marqué 3 essais. Dans Midi Olympique, Patrice Collazo avait expliqué que «Nathan, c’est un mec en or. Il est toujours en train de brailler mais on se sent en sécurité avec un colosse tel que lui à nos côtés». Et de raconter : «Hors du terrain, il ne ferait pas de mal à une mouche. À l’occasion, il ramène des plats fidjiens au club et, en début de saison, il a même fabriqué des mugs aux noms de tous les joueurs du groupe. Nathan, c’est le papa du Racing.» Gaël Fickou rappelait, mi-octobre, que «Nathan, c’était quand même une référence en Angleterre pendant dix ans. On n’a pas recruté des mecs qui ne tenaient pas la route».

Un vrai globe-trotter

Natif des Fidji, Nathan Hughes a commencé le rugby sur le tard, à l’âge de 14 ans. En 2009, alors qu’il évolue avec son lycée, il est repéré par la Kelston Boys’ High School, alors en tournée aux Fidji, et obtient une bourse au Pays de long nuage blanc pour intégrer l’établissement. Il rejoint ensuite l’académie d’Auckland et son équipe des moins de 20 ans, remportant notamment le championnat néo-zélandais à 7 en 2012. Mais, en 2013, le solide rugbyman est repéré par les Wasps anglais qui cherchent alors un remplaçant à Billy Vunipola, parti chez les Saracens. Après six saisons (et une finale de Premiership en 2017 perdue face à Exeter 23-20 a.p.), il s’engage ensuite avec les Bears de Bristol, où il évoluera pendant trois saisons, remportant la Challenge Cup en 2020 (contre le RC Toulon 32-19). Avant de partir au Japon, refusant les propositions de plusieurs clubs du Top 14, notamment Clermont.

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Une jeunesse à jouer au hockey sur gazon

Avant de devenir un troisième-ligne centre de classe internationale, Nathan Hughes a longtemps joué au... hockey sur gazon durant sa jeunesse à Lautoka, le deuxième port des Fidji et capitale de l’industrie sucrière. «Ma mère, mon père et mon frère travaillaient tous dans la grande sucrerie, et mes parents avaient une longue expérience du hockey. Ils m’ont proposé de jouer au rugby à 14 ans, mais j’adorais le hockey car nous y allions tous les week-ends avec mes parents : c’était une véritable activité familiale. Mon poste préféré était ailier gauche. J’aime marquer des buts : courir et plonger pour la touche à la dernière minute», avait-il raconté au magazine spécialisé The Rugby Paper. Son père, William Hughes, avait représenté les Fidji en hockey sur gazon. Et son oncle, Asaeli Hughes, avait également été un international fidjien, à la fois en rugby à XV et en basketball.

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Il avait choisi l’Angleterre pour... l’argent

Éligible pour le XV de la Rose après avoir passé cinq ans en Angleterre, Nathan Hughes devient international le 12 novembre 2016 à l’occasion d’une victoire 37-21 sur l’Afrique du Sud à Twickenham. Alors qu’il aurait aussi pu représenter les Fidji, la Nouvelle-Zélande ou les Samoa (par sa mère). Il honorera ensuite 21 autres sélections sous les ordres d’Eddie Jones, mais ne sera pas retenu pour la Coupe du monde 2019 au Japon, où l’Angleterre avait chuté en finale face à l’Afrique du Sud. Sa dernière cape aura lieu quelques mois après le Mondial nippon, face à l’Écosse, le 16 mars 2019 (spectaculaire match nul 38-38). Avant de devenir international anglais, il avait reconnu qu’il avait fait ses choix pour des raisons financières, afin de venir en aide à sa famille. «J’aimerais que les Fidji aient plus de ressources, mais c’est ainsi. Ils doivent faire avec et vivre avec les moyens du bord. C’est notre gagne-pain. C’est la décision que j’ai prise : je joue au rugby pour subvenir aux besoins de ma famille et leur offrir un toit», avait-il expliqué. À l’époque, les internationaux fidjiens touchaient 68 euros par jour, quand les joueurs anglais percevaient un peu plus de 25.000 euros par match international.

Le rugby ? «Un sport de filles»

Au moment de basculer définitivement vers le rugby, après avoir longtemps pratiqué le hockey sur gazon, Nathan Hughes avait confié qu’il ne s’attendait pas à pratiquer un sport si dur et physique. «Je jouais au hockey sur gazon. Je pensais que le rugby était un sport de filles, alors que le hockey était un sport dur parce qu’il y a une crosse et une balle. On peut se faire mal avec la crosse et la balle», avait-il souri. À 34 ans, le solide numéro 8 fait encore des ravages dans le Top 14 réputé comme étant l’un des championnats les plus exigeants physiquement. Ce que confirme Patrice Collazo dans le Midol : «Depuis le début de saison, c’est à mes yeux notre meilleur joueur. Je lui mets souvent des pièces, d’ailleurs : "Tu penses un peu à la Coupe du monde, Nathan ?" C’est un putain de numéro 8...» Et une excellente pioche pour le Racing 92.

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