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Après une semaine agitée, sur et en dehors du terrain, le triple champion de France se déplace ce samedi sur la pelouse de Lyon. Avec la féroce envie de repartir de l’avant..
Une saison qui est loin d’être un long fleuve tranquille. Surtout cette dernière semaine. Après avoir chuté sur la pelouse de Glasgow en Champion Cup, battus 28-21 après avoir mené 21-0, les Toulousains ont vécu - de loin cette fois - les nouveaux rebondissements dans l’affaire Jaminet. Avec une sanction de deux points au classement (que beaucoup ont jugé très clémente) qui leur a fait perdre leur place de leaders (désormais deuxième à égalité de points avec la Section Paloise). L’institution rouge et noire, qui se réserve le droit de faire appel de cette sanction, déplorant cette «procédure dont les modalités ont profondément affecté son image».
Mais, de l’intérieur, le groupe toulousain a surtout été marqué par la sortie de route, aussi spectaculaire qu’inattendue, en Écosse. Ce qu’a confié le demi de mêlée Paul Graou au Midi Olympique : «On était tous déçu. Forcément, au moment de reprendre l’entraînement, ce n’est pas le genre de lundi qu’on aime connaître au stade. On préfère se retrouver avec le sourire. Là, ce n’était pas le cas, mais il fallait analyser les choses et basculer rapidement sur le Top 14. On a trois gros matchs qui arrivent maintenant.»
C’est assez rare dans le rugby, mais c’est déjà arrivé. Je ne sais pas si nous, on l’avait déjà vécu. Peut-être que oui
Julien MarchandCela commence par un déplacement à Lyon ce samedi, avant de recevoir La Rochelle et d’aller à Perpignan. «On a perdu des points sans jouer, donc après, à nous de regagner vite. Il ne faut pas trop s’attarder à penser à ce genre de choses qui nous dépassent, nous, nous sommes là pour gagner des matchs et faire en sorte que le club soit en haut», martèle Laurent Thuéry, l’entraîneur de la défense toulousaine.
«Forcément, il y a quelque chose qui n’a pas marché (contre Glasgow), ce n’est pas notre niveau, ni l’image qu’on veut renvoyer, donc c’est là où on parle de se rattraper, de montrer qu’on n’est pas une équipe qui se laisse abattre», poursuit le pilier Joel Merkler, qui faisait partie des remplaçants submergés samedi dernier en Écosse durant la seconde mi-temps.
«On les a pris un peu trop haut. Du coup, on subissait les impacts, avait pointé du doigt le centre Kalvin Gourgues. Avec le vent en leur faveur, chaque pénalité concédée nous ramenait dans nos 5 mètres. Et on prenait des mauls sur la gueule.» Le Stade Toulousain, qui possède la meilleure attaque du Top 14 (431 points loin devant... Clermont, 381), a manqué de réalisme et d’efficacité samedi dernier. Ugo Mola a regretté une stratégie qui «n’a pas été payante» en première période, avant d’avoir le vent de face au retour des vestiaires : «On a huit entrées dans leurs 22 mètres et on ne marque que trois fois. C’est trop peu au regard de notre domination.»
Il sera temps ensuite de replonger dans la Champions Cup et d’aller batailler (chez les Saracens et contre Sale) pour tenter d’arracher la meilleure place possible en vue des phases finales. Le retour sur terre a été brutal. Et la claque face aux Warriors aura servi d’électrochoc. «C’est assez rare dans le rugby, mais c’est déjà arrivé. Je ne sais pas si nous, on l’avait déjà vécu. Peut-être que oui», a lâché le talonneur Julien Marchand.
Si on analyse de manière un peu plus globale le début de saison à l’extérieur, on a manqué par période de caractère, ce qui nous a coûté des points
Laurent Thuéry, entraîneur de la défensePlace d’abord au LOU, qui est en plein doute et a déjà vu ressurgir le spectre d’une nouvelle saison galère. «Gagner à Lyon, c’est un exploit», avance néanmoins Laurent Thuéry, qui met en garde sachant que Toulouse n’a plus gagné à Lyon depuis 2017 : «Si on analyse de manière un peu plus globale le début de saison à l’extérieur, on a manqué par période de caractère, ce qui nous a coûté des points». Et Joel Merkler d’insister : «C’est sûr que la deuxième mi-temps du week-end dernier est une source d’inspiration pour les clubs qui vont nous affronter ultérieurement...»
Karim Ghezal était arrivé l’an dernier au chevet d’une équipe en pleine déconfiture. Cette saison, le tableau n’est guère plus reluisant : avec une 12e place au classement (devant Montauban et Perpignan) et deux petites victoires lors de ses dix dernières sorties. Les Rhodaniens ont même réussi à perdre en Challenge Cup face aux Dragons gallois de Newport qui n’avaient plus gagné depuis un an. La venue d’un Stade Toulousain vexé ne devrait pas améliorer les choses. «L’important, c’est notre réaction, avance Laurent Thuéry. On va voir ce week-end...»
