Sans idées ni envie, l’ASM s’est inclinée samedi sur la pelouse de Perpignan (26-20), qui a signé sa première victoire de la saison. Des Jaunards qui ont concédé une quatrième défaite en cinq matches.
L’an dernier, au cœur de l’hiver, l’ASM Clermont Auvergne avait déjà connu un sérieux trou d’air, concédant cinq défaites de rang, ce qui n’était pas arrivé depuis les saisons 1965-1966 ( six défaites d’affilée) et 1992-1993. Avant de stopper l’hémorragie et de parvenir à se hisser en phase finale (défaite en barrage à Bayonne). Des turbulences qui reviennent en ce mois de décembre. Avec une seule victoire lors de leurs cinq derniers matches, les Jaunards dévissent et inquiètent. Ce samedi, ils ont plié sur la pelouse de Perpignan (26-20) - qui n’avait pas gagné de la saison - alors qu’ils ont évolué une heure en supériorité numérique.
Le manager auvergnat Christophe Urios, habitué aux coups de gueule contre ses joueurs, était plus mesuré. Moins volcanique. «On ne joue pas au rugby en première mi-temps. On n’arrive pas à tenir deux temps de jeu. En deuxième mi-temps, on est trop maladroits, trop approximatifs, on manque trop de vitesse pour gagner», a-t-il regretté. Et le technicien passé par Oyonnax, Castres et l’UBB de pointer du doigt des joueurs qui ont eu du mal à renfiler le bleu de chauffe après les vacances de la trêve internationale.
Nettoyer les rucks, plaquer, ça ne demande pas de talent. Il faut juste mettre de l’envie
Bautista Delguy«Je le dis depuis la reprise : on n’est pas les mêmes, je nous trouve éparpillés. Il faut que l’on retrouve le niveau que l’on avait avant les vacances, explique Christophe Urios. Ça fait quinze jours qu’on rentre des mecs, qu’on est un peu mieux, mais on est en retard. Et ce retard, malheureusement, tu n’arrives pas à la refaire sur des matches comme ça.» Plus inquiétant, les Jaunards ont semblé apathiques sur la pelouse d’Aimé-Giral, sans solution et, plus grave, sans envie. Bautista Delguy, l’ailier argentin de l’ASM, n’a pas mâché ses mots, dans les colonnes de L’Équipe : «En ce moment, on n’est pas bons. Il faut qu’on se regarde tous dans une glace. Notre jeu n’est pas en place et on manque de grinta. Nettoyer les rucks, plaquer, ça ne demande pas de talent. Il faut juste mettre de l’envie.»
Un manque d’engagement et d’agressivité qui interpellent. Les deux grosses claques reçues en Champions Cup - chez les Saracens (47-10) puis contre Sale au Michelin (14-35) - ont laissé des traces. «Dans l’engagement, ça n’a rien à voir avec les matchs de Coupe d’Europe. On est loin de l’intensité qui nous avait permis de gagner il y a un mois à Montpellier (7-9 le 1er novembre, NDLR). On est nerveux, on veut aller vite et on se trompe, ne peut que constater Christophe Urios. On n’a pas fait le match qu’on avait préparé. Notre rugby n’a pas été bon.»
«Le problème vient de l’intérieur du vestiaire», le coup de gueule de Fitz Lee
Des remous qui se répercutent hors du terrain. Sur les réseaux sociaux, les critiques - essentiellement envers le manager clermontois - sont nombreuses et violentes. Et, la semaine dernière, les reproches sont même venus d’un ancien joueur emblématique, l’ancien numéro 8 Fritz Lee. Sous une publication Instagram où Christophe Urios déclarait avoir eu «honte du match» face aux Sharks anglais, l’ancien international samoan, champion de France en 2017, avait lâché : «Le problème vient de l’intérieur du vestiaire. Cela fait presque trois ans que ce projet est en place et il n’a en rien amélioré l’image de mon club de cœur. Rien n’a vraiment changé sous cette direction, après, c’est juste mon avis.» Il avait reçu le soutien d’autres anciens de la maison jaune, tous deux internationaux : Alexandre Fischer (désormais à Bayonne) et Rémi Grosso.
Passé les fêtes de Noël, Clermont - 11e au classement malgré une grosse force de frappe offensive (2e attaque du Top 14 derrière Toulouse avec 401 points) - sera toujours sous pression avec la venue de l’Union Bordeaux-Bègles. Là encore, Christophe Urios dédramatise et appelle à un réveil : «Je ne suis pas inquiet pour la suite mais cela ne veut pas dire que je rêve. On a un gros morceau qui arrive avec Bordeaux qui est une équipe qui attaque beaucoup. On va pouvoir couper quelques jours et se retrouver en fin de semaine pour préparer ce match qui sera un tournant de la saison. Il faut que l’on se remette la tête à l’endroit.» Pour stopper cette nouvelle spirale négative.

il y a 13 hour
1



