Cosmétiques pailletés : des produits scintillants potentiellement toxiques

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Les fêtes approchent. Les tenues se parent souvent de paillettes et les visages aussi. S’il est tentant de déposer des paillettes sur ses paupières ou ses joues, ce n’est peut-être pas forcément une bonne idée. L’association de veille sur les nanotechnologies Avicenn a fait tester en laboratoire dix produits cosmétiques scintillants différents afin d’en apprendre plus sur leurs compositions. Et les résultats ne sont pas très rassurants.

Quels sont les produits testés ? Il s’agit de produits connus des consommateurs : "Poussière d’étoiles" de Nocibé, "Bronzer Shimmer irisé" de Sephora", "Poudre d’or - Nacre minérale" d’Aroma Zone, "Okara Blond" de René Furterer, "Shimmer spray Gold" de L.A. GIRL, "Wonderful Intense" d’Adopt, "Spray poudre pailletée dorée" de Si Si la Paillette, "Mica Or" de Ma Cosmeto Perso, "Terre de soleil Sunbay" de Serge Louis Alvarez SLA et le "Lait soin sublimant nacré" du Petit Marseillais.

Ces tests ont mis en évidence la présence de nanoparticules de dioxyde de titane, interdites dans les cosmétiques, à l’exception des crèmes solaires.

Ces particules de TiO2 sont de très petite taille ce qui leur donne cet aspect irisé recherché. « Ces petites nanoparticules sont encore plus susceptibles de pénétrer très profondément dans les poumons où elles peuvent entraîner des inflammations (or 9 produits sur les 10 testés se présentent sous forme de spray ou de poudre, inhalables donc) », explique l’Avicenn dans ses résultats. Et de compléter : « Autre constat préoccupant : contrairement à celles des crèmes solaires, ces nanoparticules de TiO2 ne semblent pas être enrobées. Il y a fort à craindre qu’elles soient donc susceptibles d’émettre des radicaux libres, délétères pour l’ADN ».

Ces nanoparticules sont particulièrement nocives pour la santé : « Les nanoparticules de dioxyde de titane, surtout quand elles sont toutes petites, sont susceptibles de pénétrer profondément dans l’organisme, notamment quand on les inhale elles rentrent dans les poumons jusqu’aux alvéoles pulmonaires », complète Mathilde Detcheverry, la déléguée générale de d’Avicenn. A l’annonce de ces résultats, le ministère de la Santé a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire pour poursuivre des recherches et analyser les risques pour la santé. En octobre 2024, l’Agence de santé rapportait que le TiO2 était un cancérogène suspecté après une exposition par inhalation.

Sources

100 % de dioxyde de titane nano, non autorisé, dans les cosmétiques scintillants que nous avons testés, AVICENN, 18 décembre 2024

Dioxyde de titane : un nanomatériau aux effets potentiels sur la santé, Anses, 18 octobre 2024

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