Acheter un sac de luxe ? Un beau cadeau de Noël, mais aussi un placement intéressant

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Les fêtes de fin d’année sont là et certains rêvent peut-être de se voir offrir un sac à main de marque. Un grand classique. L’achat d’un modèle réputé ne s'improvise pas. C’est même souvent un parcours du combattant. Lorsque l’on vise le plus haut-de-gamme, c’est-à-dire un Kelly, un Birkin ou un Constance de la maison Hermès, il faut préalablement prendre rendez-vous sur Internet. Une fois sur place il sera seulement possible de commander le modèle désiré, qui ne sera livré que... plusieurs mois plus tard.

Les autres grands noms de la maroquinerie de luxe, comme Chanel, Dior, Fendi, Gucci ou Vuitton, n'exigent pas une telle patience. Toutefois, au moment des fêtes, il est courant que les sacs les plus "tendance" ne soient plus disponibles. Tout n'est pas perdu, vous pouvez encore faire appel au second marché pour dénicher l’objet de vos convoitises. Les sites de produits de luxe foisonnent et les ventes aux enchères - plus sûres quant à la qualité des sacs proposés - sont fréquentes. Les prix ne cessent de grimper et cet achat pourra même se révéler un excellent placement de diversification qui, à l’instar de certaines montres de prestige, se revendra aisément avec une plus-value.

Pas seulement pour les acheteuses fortunées

La demande est largement supérieure à l’offre car "les acheteurs viennent du monde entier, souligne Lucile Andreani, directrice du département Sacs à main de Christie’s pour l’Europe. Chez Christie’s, et dans des pourcentages similaires chez nos concurrents, 48 % des acheteurs viennent d’Asie, 32 % d’Amérique et 25 % d’Europe. Ainsi, 97 % des sacs proposés aux enchères sont vendus." Les amateurs ont un profil très varié. Des acheteuses fortunées à la mise classique à de jeunes femmes désireuses d’afficher leur réussite sociale en passant par des collectionneuses passionnées comme la chinoise Jamie Chua, connue pour posséder plusieurs centaines de sacs. Mais aussi, "des hommes, plus nombreux qu’on ne pense, s’y intéressent pour leur usage personnel ou comme investissement", précise Lucile Andreani. A l'image du footballeur Lionel Messi, qui s’affiche avec un sac Hermès Cargo HAC Birkin de 2021.

Ce marché est largement dominé par Hermès dont les sacs représentent 80 à 90 % des pièces vendues aux enchères. Selon Aurélie Vassy, directrice du département mode et maroquinerie chez Sotheby’s Europe, cette suprématie s’explique par les délais d’attente, qui peuvent atteindre deux ans en boutique, ainsi que par l’aura des femmes illustres qui ont porté les modèles de la maison : la princesse Grace de Monaco pour le Kelly, Jane Birkin pour le Birkin ou encore Jackie Kennedy pour le Constance. Ce succès des sacs portés par des personnalités se constate également dans d'autres marques : le Lady Di de Dior aux bras de la princesse de Galles ou le sac Bamboo de Gucci qu’affectionnait Elizabeth Taylor.

8,6 millions pour le Birkin de Jane

La gamme des prix est large. Ce sont les trois modèles Hermès précités qui grimpent le plus haut. Un Kelly ou un Birkin en crocodile du Nil blanc peut dépasser 100 000 euros alors que le même modèle en cuir classique se trouve pour moins de 10 000 euros, un Constance étant accessible à partir de 5 000 euros. Les prix des sacs des autres marques commencent à 2 000 euros. Dans tous les cas, il est difficile de donner une grille précise des prix car "il y a des tendances mode qui peuvent doper la cote d’un modèle, prévient Lucile Andreani. Actuellement, les petits sacs sont très recherchés. De ce fait, un mini-Kelly se vendra plus cher que le même sac de grande dimension !" Mais pour faire une bonne affaire, mieux vaut rester consensuel et opter pour un produit en parfait état, d’une couleur neutre, ni trop grand ni trop petit. Et bien entendu, il faut entretenir la peausserie.

Cependant, n’espérez pas décrocher la lune. Vous n’obtiendrez jamais le prix pharaonique de 8,6 millions d’euros payé par un amateur japonais pour acquérir le sac spécialement conçu par la maison Hermès pour Jane Birkin, le tout premier exemplaire du modèle qui porte aujourd’hui son nom. "C'est une pièce historique, digne de figurer dans un musée de la mode", estime Lucile Andreani. De confortables plus-values peuvent néanmoins être espérées.

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