La viticulture française connaît une zone de turbulence, mais porte en elle les germes d’un renouveau prometteur. Si la consommation évolue et les volumes reculent, une dynamique nouvelle se dessine. Les jeunes générations veulent de la transparence, des vins plus légers, et des histoires authentiques. Et la France a un atout incomparable : la diversité de ses terroirs et le savoir-faire de milliers de vignerons qui innovent déjà : bio, sans soufre, sans sucre, faibles degrés, cuvées plus accessibles, œnotourisme repensé, etc. Si la filière continue à s’adapter, à écouter les attentes et à valoriser ses forces, la viticulture française peut rebondir, et redevenir aussi un moteur culturel et économique. Le vin change et l’avenir reste ouvert.
L’année a été marquée par l’émergence d’au moins trois nouvelles maisons. Présentation.
Bouteille De Lossy
© / De Lossy Champagne
Renaissance de Lossy
A la fin du XIXe siècle, les bulles de Lossy pétillaient sur les tables de l’Elysée, de Buckingham Palace et à bord des paquebots de luxe. Avant de sombrer dans l’oubli. Un petit siècle plus tard, la maison recouvre la lumière grâce à l’action de l’entreprenant Sébastien Besson. Celui qui assura le succès d’Armand de Brignac aux Etats-Unis, la marque de champagne du rappeur homme d’affaires Jay-Z, nourrit de grandes ambitions pour la belle endormie, privilégiant la qualité sur la quantité́. Au cœur du village pittoresque de Rilly-la-Montagne, le chef de caves Alexandre Cattier, héritier de treize générations de vignerons de la montagne de Reims, élabore les cuvées (brut et rosé) dans les chais d’origine de la propriété, à deux pas du château éponyme, symbole d’une histoire prestigieuse. Une édition limitée en collaboration avec le mythique constructeur automobile Rolls-Royce, inscrit déjà la maison dans le raffinement.

Les Clos Pompadour du Domaine Pommery
© / Vranken
Promotion du Clos Pompadour
Au royaume du vin blond, les clos constituent des principautés viticoles où l’excellence règne. Tous ces jardins de vignes n’exprimaient jusqu’alors leur singularité qu’au travers de cuvées magistrales, personne ne leur ayant reconnu le rang de "maison" à part entière. Paul-François Vranken vient de le faire. L’infatigable tycoon de la bulle y a élevé les 25 hectares qui s’étendent entre les murs du Domaine Pommery, à Reims. Autour des superbes installations industrielles de style néogothique élisabéthain, érigées au XIXe siècle sur les hauteurs de la ville, ces vignes forment le plus vaste clos de la Champagne. Un baptême couronné par une sélection parcellaire de chardonnay du millésime 2 017 en magnum, marquée par l’élégance et la minéralité (145 €).

Saint Philibert
© / Romain Berthiot
Saint Philibert : l’attachement à la terre
C’est pour révéler la diversité du vignoble familial, treize hectares répartis sur sept communes des deux rives de la Marne, que Sabrina et Tony Gaudimat, jusque-là viticulteurs, ont décidé d’offrir à leurs raisins un outil de vinification moderne et performant. En attendant les parcellaires millésimés, encore en élevage, les premières cuvées – vendanges 2 022 (à partir de 69 €) - rendent hommage aux villages alentour : Baslieu-sur-Châtillon, un pur meunier sans artifice, vif et plein de fruit ; Venteuil, où le pinot noir jongle avec la gourmandise et la tension ; Festigny, aux notes d’abricot juteux ; et Nesle-le-Repons, un crémeux 100 % chardonnay au fruité élégant et droit. Une nouvelle maison engagée, à l’écoute du temps, du terroir et des hommes.

il y a 2 day
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